Une garnison de d'Haran marche sur un chemin à travers la forêt, suivie de très près par Richard et ses amis. Ils s’arrêtent entre deux rochers et observent les soldats d’Harans.
Kahlan : C’est un régiment de Dragons. La Garde rapprochée de Darken Rahl.
Zedd : Ils ne sont jamais bien loin de leur maitre. Pour le coup, la chance nous sourit aujourd’hui, mes amis. Contentons-nous de rester sur leurs talons et les souris nous amèneront forcément au fromage. Tu es prêt à affronter Darken Rahl, mon petit ?
Richard et ses amis se rapprochent un peu plus pour entendre.
Le chef d’Haran : Quelle somme avais-tu en tête, marchand ?
Le marchand : Je dis que ça vaut vingt mille pièces d’or. Et ce sera mon dernier prix.
Le chef d’Haran : Pour une somme pareille, je tiens à vérifier l’authenticité de la marchandise.
Le marchand : On n’avait pas parlé d’inspection gratuite.
Le chef d’Haran (met sa main sur la garde de son épée) : Eh bien, j’en parle maintenant.
Le marchand se dirige vers la charrette et ouvre la petite porte.
Richard (à Zedd) : A votre avis. Qu’est-ce qu’il achète ?
Zedd : Armes magiques. Appareils de tortures. Va savoir.
Le marchand saisit une chaine et tire, laissant apparaitre un jeune garçon enchainé par un collier à son cou.
Richard : C’est un enfant !
Il veut le secourir mais Zedd le retient par le bras.
Zedd : Nous, morts. On aura du mal à lui venir en aide.
Le chef d’Haran (à l’enfant) : Voyons si tu n’es pas un faux. Qu’est-ce que ma femme m’a fait au petit-déjeuner le jour de mon départ en expédition ?
L’enfant : C’est ni à la bouillie d’avoine ni aux œufs gras que vous pensez. Mais à l’œil au beurre noir qu’elle vous a fait la veille.
Les soldats ricanent et cessent aussitôt quand leur chef les regarde.
Le chef d’haran : Regarde mes hommes et apprend-moi quelque chose que j’ignore. Retirez vos casques qu’il puisse vous regarder dans les yeux.
Le marchand pousse l’enfant vers les soldats. Ces derniers exécutent l’ordre de leur chef.
L’enfant : Il n’y a rien à dire.
Le chef d’Haran : Pas un seul de mes hommes ne pense à quelque chose qui m’échapperait ? Pas très impressionnant. Nous avons fait beaucoup de chemin pour rien. En route !
Le marchand (tire sur la chaine) : Dis à cet homme ce qu’il veut savoir.
L’enfant : Lui. Il pense au Sourcier.
Le chef d’Haran : Comme nous tous. On pense tous au Sourcier.
L’enfant : Non. Pas comme lui. (Regarde l’un des soldats) Il espère que le Sourcier tuera Darken Rahl. Il a même l’intention de le tuer lui-même. (Les soldats dégainent leur épée). S’il peut se retrouver seul avec lui.
Le chef d’Haran (au traitre) : Tu veux un tête à tête avec le seigneur Rahl ? Je peux t’arranger ça, Masslar. (Masslar tente de s’échapper mais les soldats le retiennent.). Le seigneur Rahl sera très content.
Le chef d’Haran donne la bourse au marchand et prend l’enfant et l’enferme de nouveau dans la charrette. Plus loin, Richard et ses amis ont assisté à la scène.
Kahlan (à Richard) : Tu as compris ?
Richard : Oui. Il lit dans les pensées.
Zedd : Comme toi et moi lirions une liste de course à faire au marché. C’est un télépathe. Je ne croyais pas en voir un jour.
Kahlan : Le dernier télépathe est mort il y a 700 ans.
La troupe d’Haran quitte l’endroit avec la charrette.
Richard : Il faut absolument délivrer le gamin.
Kahlan : Oui mais pas toute de suite.
Richard : Pourquoi ?
Kahlan : Si on les suit, ils nous mèneront droit à Darken Rahl. Il leur est précieux. Ils ne voudront pas lui faire du mal.
Richard : On ne peut pas laisser Rahl se saisir un tel pouvoir. S’il savait lire dans les pensées des gens…..
Kahlan : Richard ! Il suffit de les suivre pour trouver Rahl et en finir avec lui. Et cet enfant sera définitivement sauvé.
Richard : Faites comme vous voudrez mais moi, je n’attends pas. Je vais le libérer et tout de suite !
Zedd (le retient) : Ah ! Il n’y a donc pas de milieu avec vous, les jeunes ! Tout est tout noir ou blanc. Ou ceci ou cela. On suit l’enfant ou on le libère. Il y a un moyen de faire les deux en même temps.
Zedd prononce une formule magie qui le change d’aspect physique. Ses cheveux grisonnants sont devenus bruns et une barbe puis une moustache font leur apparition.
Richard : C’est vrai. Personne ne reconnaitra en vous le Grand Sorcier Zeddicus Zu’ll Zorander. Mais comment sauverons-nous ce petit ?
Zedd : Grace à ça (il leur montre une boule dorée) Je le gardais comme une poire pour la soif. Et je dirais que nous ne l’avons pas vu depuis bien longtemps.
La nuit est tombée. Les gardes d’Haransveillent sur la charrette. Une boule dorée percute le feu de camp et explose, créant l’agitation parmi les soldats. Des ombres volants sortent du feu.
Une voix d’un soldat : Des ombres ! Restez à couvert !
Soudain, un jet de flamme détruit les ombres volants.
Le chef des d’Haran : Qui dois-je remercier ?
Zedd : Grannack le Grand. Sorcier du Premier ordre. Je pourchassais ces monstres depuis des jours. Il y a une crevasse qui s’ouvre sous les enfers par ici. Des ombres en profitent et s’échappent à tout bon de chams. Pardonnez-moi, si je vous ai pris entre deux feux et si je peux poser la question. A qui ai-je l’honneur ?
Le chef des d’harans : Le capitaine Ashgar.
Zedd : Régiment des Dragons. On peut dire que c’est mon jour de chance. Rare sont ceux qui peuvent payer le grand talent de nos jours. J’espérais justement que la maison de Rahl percevrait la valeur de ce que je peux lui apporter.
Capitaine Ashgar : Vous voulez une introduction auprès du seigneur Rahl ?
Zedd : Un grand sorcier a besoin d’un grand protecteur.
Capitaine Asghar : Nombreux sont ceux qui désirent plus que tout rencontrer Darken Rahl. Certains par amitié, d’autres pour l’espionner. (Il regarde Masslar) On va voir qui vous êtes. Kranthor, emmène-moi le télépathe.
Kanthor s’exécute et ouvre la porte de la charrette.
Kanthor : Il n’est plus là !
Il montre au capitaine Asghar la chaine avec le collier.
Capitaine Asghar : Retrouvez-le !
Plus loin, dans la forêt, Richard court avec l’enfant dans ses bras, lui plaquant sa main sur sa bouche.
L’enfant : Au secours !
Richard le lâche.
Richard : Ne crains rien. On est des amis. On veut juste te ramener chez toi.
Pour toute réponse, l’enfant donne un coup de pied au tibia de Richard sous le regard surpris de Kahlan et s’échappe en courant. Richard le poursuit. L’enfant est arrêté par un énorme mur de rocher puis fait face à Richard.
Richard : Si tu t’enfuis, ils te rattraperont très vite.
L’enfant : Ça me va très bien. Ils me donneront ma propre chambre dans un château. Mais, toi, prie qu’ils ne rattrapent pas, Sourcier. Ils ne pensent qu’à une chose : te tuer. Alors qu’est-ce que tu comptes faire ? Tu vas me vendre ? Ou tu vas m’utiliser toi-même ? J’aime mieux t’avertir tout de suite. Ca va te couter cher.
Kahlan : Où habitent tes parents ?
L’enfant : Je n’ai plus que mon père. Ma mère est morte avant qu’on m’enlève.
Richard : Avant que qui t’enlève ?
L’enfant : Un homme qui se servait de moi pour tricher aux cartes.
Kahlan : On n’a pas le temps de discuter. On doit empêcher Darken Rahl de s’emparer de toi. Où était ta maison ? Où est-ce qu’il t’a enlevé ?
L’enfant : Dans les bois d’Obregon.
Kalhan (à Richard): C’est juste derrière les Collines grises. En marchant toute la nuit, on peut y être au matin. Après on repart sur les traces de Zedd.
Pendant ce temps, au campement des d’Haran.
Kanthor (au capitaine) : Celui qui l’a enlevé, sait recouvrer ses traces.
Capitaine Asghar : Prend la moitié des hommes et retrouve-le. Et emmène Ranik. Il retrouverait un flocon de neige dans le blizzard. J’affronterai le seigneur Rahl. S’il déteste entendre les mauvaises nouvelles, il aime encore moins que l’on lui cache.
Zedd : Je suis sûr qu’en lui emmenant un Sorcier du Premier ordre, vous saurez apaisé sa colère.
Capitaine Asghar : Sa colère n’est pas facile à apaiser. (À ses soldats) Enchainez ce traitre à un cheval. Nous marcherons de nuit. (A un autre soldat) Surtout ne quitte pas le sorcier des yeux.
Le jour s’est levé.
Richard (à l’enfant) : On arrive bientôt ?
L’enfant : Je grimpais souvent à cet arbre. C’est ma maison.!(Il court jusqu’à la maison où un homme coupe du bois) Père ! (Il s’arrête net) C’est pas lui.
Kahlan : Excusez-moi. On cherche un homme qui a vécu ici autrefois. Il avait un petit garçon qui a été enlevé. Vous savez où on peut le trouver ?
L’homme : Non désolé. Je n’en sais rien. Je me suis installé, ici, longtemps après son départ. Tout ce que je sais c’est que…
Kahlan : Quoi ? Que savez-vous ?
L’homme : Non, pas devant le petit.
Richard (à l’enfant) : Quoi ?qu’est-ce que tu as ?
L’enfant : Il a entendu dire qu’on ne m’avait pas enlevé. On lui a dit que j’étais vendu par mon père. Vendu pour un millier pièces d’or.
Assis sur un tronc d’arbres, l’enfant est avec Kahlan ,attendant Richard.
Kahlan (à l’enfant) : Ce n’est peut-être pas vrai. C’est peut-être une méchante rumeur.
L’enfant : Tu sais quand on soulève un caillou et qu’on voit tous ces insectes répugnants ramper en dessous ? Tous ces vers de terre ? Eh bien, ça ressemble à ça, quand on peut voir dans la tête des gens. Je ne vois pas pourquoi mon père serait différent.
Richard : Kahlan. (Ils s’éloignent un peu) Tous ceux à qui j’ai parlé le disent. Il n’a aucune famille ici.
Kahlan : Il faut rejoindre Zedd. C’est une occasion unique d’approcher Rahl.
Richard : On ne le laisse pas à des étrangers.
Kahlan : Non, évidemment. Je pense qu’il faut le conduire à Thandor. C’est une vallée cachée que la magie préserve de tous maléfices. Les Sœurs de la Lumières protègent les enfants comme lui. Les enfants qui ont un don.
Richard : C’est loin d’ici ?
Kahlan : A trois jours. Peut-être quatre.
Richard : On le fera en trois. Dis-le-lui. Moi, je prends nos affaires.
Kahlan : Richard.
Richard (l’enfant n’était plus là) : Non, c’est pas vrai !
Kahlan : On a très peu de temps. Les traces que Zedd nous laisse ne durent peut-être pas.
Richard (part à sa recherche) : Renn !
Kahlan : Renn !
Sur un sentier, Zedd suit la garnison d’Haran. A chaque de coup de bâton sur le sol, Zedd laisse apparaitre derrière lui une fleur. Il écoute la conversation entre Masslar et le capitaine Asghar.
Masslar : Dites-moi, Capitaine Asghar. A combien de maisons avez-vous mis le feu de vos propres mains en piégeant ses habitants à l’intérieur ?
Capitaine Asghar : J’ai pour ordre de livrer vivants les traitres pour un interrogatoire, Masslar mais je te préviens…
Masslar : Moi aussi. Quand vous sautiez sur les genoux de votre mère qu’est-ce qu’elle disait : Oh ! Quel merveilleux bambin. Quand tu seras grand, tu bruleras les yeux d’innocentes victimes au fer rouge et…
Capitaine Asghar (donne un coup de cravache à Masslar) : On s’arrête une minute pour boire. Pas d’eau pour le traitre.
Zedd s’adosse sur un tronc d’arbre en face à Masslar et d’un geste discret, le libère de ses chaines. Sans perdre un instant, Masslar s’échappe et prend un cheval.
Capitaine Asghar : Attrapez-le !
Les archers envoient leurs flèches dans sa direction sans l’atteindre et lui courent après.
Capitaine Asghar : Je m’étonne qu’un sorcier du Premier ordre si désireux d’aider reste les bras ballants. (Il dégaine son épée et la met sous la gorge de Zedd.) Cela dépasse ton pouvoir, Grannack le Grand ?
Zedd : Patience, capitaine. Il me faut rassembler les forces magiques nécessaires pour la mise en œuvre d’un sortilège aussi puissant.
Il feint de se concentrer et d’un geste fige le prisonnier, laissant le temps aux soldats de le rattraper.
Capitaine Asghar (rengaine son épée): Finalement, je vais peut-être faire au seigneur Rahl, un cadeau plus précieux que je ne l’avais pensé.
Dans une auberge, une partie de cartes a lieu autour d’une table. Renn fait partie des joueurs. Il regarde son adversaire puis les cartes puis de nouveau son adversaire.
Le joueur : Six pièces d’argent.
Renn : A ces six pièces d’argent, j’ajoute deux pièces d’or.
Le joueur (met ses cartes sur la table) : La rose, le lion et plus le taureau.
Renn (imite le joueur) : Le lion, le lion et l’étoile.
Les spectateurs s’exclament. Renn amasse sa petite fortune quand le joueur l’empoigne à la gorge.
Le joueur : Tu crois que tu peux me rouler comme ça, petit ?
Richard : Lâchez-le !
Renn : Un pichet de bière à celui qui réussira à me débarrasser de ces gens.
Richard : Toi, tu vas venir avec moi.
Renn : Non ! Eh ! C’est mon argent ! (Dehors, Renn continue à se débattre) Je l’ai gagné !
Kahlan : Non, tu l’as volé. Tu as triché !
Renn : J’ai accepté de rentrer chez moi mais je n’irai pas dans un orphelinat pour enfants anormaux ! Je suis mon propre chef ! Vous n’avez rien à me dire ! Je fais ce que je veux !
Richard : Non, tu vas venir avec nous à Thandor. Ensuite, on rejoindra un ami qui nous attend. C’est surement dur à comprendre mais l’avenir du monde en dépend peut-être. (Renn le mord mais Richard le maintient par le bras). Bon, très bien ! Je ne voulais pas en arriver là (Il sort une corde de son sac) mais je ne te laisserai pas (Il les lie les mains) t’enfuir à nouveau !
Renn : Non !
Kahlan : Ne lui attache pas les mains ! Richard.
Richard : Je ne lui fais pas mal. Je veux être sûr que …
Kahlan (se précipite sur Richard) : Non ! Ne fais pas ça !
Richard : Comme tu voudras. (À Renn) Ecoute-moi, toi. Si tu t’enfuis encore, je te promets que je te ramène à la taverne et je dis au joueur comment tu as triché.
Kahlan suit Renn.
Renn : Tu devrais lui dire pourquoi tu n’as pas voulu qu’il m’attache.
Un peu plus tard, ils s’arrêtent pour se restaurer.
Richard (tend un bol de bouilli à Renn) : Désolé, c’est froid mais on n’a pas du tout le temps de faire du feu.
Renn : Je ne mangerai pas ça.
Richard : Oh, tu vas voir. C’est pas mauvais.
Renn : Je veux du faisan avec pleins de mures autour.
Richard : Moi aussi.
Renn : C’est ce que le prince d’Aspasie me donnait à manger. Et tous les soirs, si je le voulais. Sinon, je n’aurais pas dit laquelle de ces femmes couchaient avec le capitaine de sa Garde.
Richard : Eh bien. Le premier faisan que je verrai sera pour toi.
Renn : J’en ai vu tout un nid à une lieue. Ce n’est pas loin et il y avait pleins de mures tout autour, en plus.
Richard : Non, on n’a pas le temps.
Renn : S’il faut que tu avances, je ne veux pas te faire perdre de temps. J’attendrai tranquillement ici que les soldats d'Haran m’attrapent.
Richard : Ecoute, on ne s’arrêtera pas. Ni pour cueillir des mures, ni pour chasser le faisan.
Renn (regarde Kahlan qui remplit la gourde de l’eau de source) : Alors tu vas m’obliger à lui révéler le secret que tu caches si soigneusement.
Richard : Eh ! Je n’ai aucun secret pour Kahlan.
Renn : Un télépathe sait tout. Tu crois que tu peux me cacher quelque chose ? Dis donc, ça te plairait qu’elle sache à quoi tu penses quand tu la regardes ?
Il lui tend le bol de bouillie avec un sourire narquois et un moment plus tard il mange le plat tant désiré.
Renn : Pas mauvais. Ça manque un peu de sel.
Richard : Alors là ça suffit ! En route !
Renn : Je dois me reposer après un tel repas.
Kahlan retient Richard puis s’approche de Renn.
Kahlan : Richard a eu l’extrême gentillesse de te préparer le repas que tu lui avais demandé. Essaie de comprendre à quel point c’est essentiel pour nous tous d’avancer. On est poursuivi.
Renn : Désolé mais je ne suis pas prêt à marcher.
Richard (s’énerve) : Bien. C’en est assez cette fois. Tu vas te lever, tu entends !
Renn : Il veut me tuer ! Il veut me tuer ! Je l’ai vu ! Il veut me tuer ! Je l’ai vu !
Kahlan : Arrête ça ! Il ne va pas te tuer. C’est seulement une pensée qu’il a eue. Parfois les gens ont ce genre de pensées quand ils sont en colère.
Renn : Quand ils le pensent, ils le font !
Kahlan : Non, il ne ferait pas ça !
Richard : A ta place, je ne serais pas si sûr. (A Renn) Bon, tu vas te lever ! Tu m’entends !
Renn : Non, il n’en est pas question.
Richard (furieux le prendre sous les bras) : Si, tu vas te lever !
Renn hurle et Richard le lâche. Mais le jeune garçon continue d’hurler. Non loin de là, des soldats d’Haran se précipitent vers l’endroit où ils perçoivent les hurlements.
Kahlan : Arrête! Quelqu’un peut t’entendre.
Renn : Non !
Richard plaque sa main sur sa bouche. Et l’incite à se taire.
Kahlan : Il y a peut-être des gens dans la forêt.
La voix d’un soldat : Là-bas !
Kahlan : Ne compte pas sur eux pour qu’ils te donnent une chambre dans un château. S’ils te soupçonnent d'être ami avec le Sourcier, ils te tueront avec le Sourcier. (A Richard) Il faut fuir.
Richard : Non. On n’a plus le temps. On ne bouge pas de là.
Les soldats arrivent sur les lieux, trouvant les affaires de Richard et de Kahlan. Ils dégainent leurs épées tandis que Kahlan aide Renn à grimper sur un arbre pour le protéger. Un soldat ramasse la gourde et Richard le renverse. Et un combat s’ensuit. Du haut de son arbre, Renn observe la scène. Un soldat s’approche de Renn.
Le soldat d’Haran : Tu viens avec moi, télépathe.
Renn pousse un hurlement. Richard vient à son secours. Et au cours de l’affrontement, le soldat blesse Richard mais le Sourcier parvient à le tuer. Kahlan élimine le dernier soldat et voit Richard s’écrouler au sol.
Kahlan : Richard !
Elle s’élance vers lui, déchire la manche de sa chemise et regarde Renn.
La nuit est tombée. A côté d’un feu de camp, Kahlan soigne la blessure de Richard sous le regard de Renn.
Renn : La plus grosse somme qu’on ait payé pour moi, c’est 20 000 pièces. Je ne mérite pas qu’on se fasse tuer pour moi.
Kahlan : Tu peux m’écraser ça, s’il te plait ?
Renn : Pourquoi vous faites tout ça ? (à Richard) Pourquoi tu m’as sauvé la vie ?
Richard : Tu n’as qu’à regarder en nous et tu auras la réponse.
Renn : Je la vois. Seulement, je n’y comprends rien. Pourquoi vous voulez battre Darken Rahl si vous n’êtes ni intéressés par son trône ni par son or ? Pourquoi vous êtes les seuls personnes au monde qui êtes comme ça ?
Richard : Non, nous ne sommes pas les seuls. Nous ne sommes que les premiers que tu rencontres.
Renn : Comment ils sont ces gens dans l’endroit où vous me conduisez ?
Kahlan : Ils sont extraordinaires. Il n’y a pas plus gentils au monde.
Renn : Alors, ce n’est pas un endroit pour moi.
Kahlan : Pourquoi, tu dis ça ?
Renn : Parce que je suis mauvais.
Richard : Non, tu ne l’es pas.
Renn : Qu’est-ce que tu en sais ? Tu ne sais pas ce que j’ai fait. Quand j’étais au service de l’impératrice de Threnegar, un jour, elle a voulu savoir s’il y avait des comploteurs dans son palais. Je lui ai dit qu’il y avait trois personnes : le grand chambellan, le grand vizir et …un de ses propres fils. Elle a fait exposer leur tête au bout d’une pique devant les grilles du palais.
Richard : Ce n’était pas ta faute.
Renn : Si. Et ce n’était pas la seule fois. Il y a eu tant d’autres si vous saviez.
Richard : On t’a pas donné le choix.
Renn (à Kahlan) : Ce que tu as subi c’est tout aussi terrible.
Richard (regarde Kahlan puis Renn et encore Kahlan) : Quoi ? Qu’est-ce que tu as subi ?
Kahlan : Rien.
Richard : Non. Ce n’est pas rien, Kahlan. Je t’en prie. Dis-moi ce qu’il est arrivé ?
Kahlan : Ce que tu m’as vu faire parfois. Soumettre les gens à ma volonté, ma mère l’avait fait autrefois à mon père.
Richard : Pourquoi ?
Kahlan : Elle…. Elle n’a pas eu le choix. Lorsque j’avais cinq ans et que ma sœur en avait trois, ma mère est morte et mon père a été délivré de son emprise. Alors, il est venu nous chercher. Il voulait récupérer son dû. Il nous a obligées à utiliser nos pouvoirs pour obtenir tout ce qu’il convoitait. Il nous a obligées à faire aux gens des choses tellement atroces. Et chaque fois qu’on se révoltait, il…
Renn : Il vous attachait. Il vous liait les mains.
Richard : C’est pour ça que tu m’as empêché de …
Kahlan : Oui.
Richard: Pourquoi tu n’as pas retourné ton pouvoir contre lui ?
Renn : Parce que c’était quand même son père.
Richard : Oui.
Kahlan: Quand j’ai eu onze ans, une autre inquisitrice nous a trouvées. Elle nous a enlevées à notre père et nous a emmenées à Thandor. Les Sœurs de la Lumière sont devenues plus que des parents pour nous. Elles ne nous ont pas seulement sauvées la vie, elles nous ont données la vie.
Un peu plus tard, Kahlan et Renn dorment. Richard la regarde. Un animal nocturne pousse un petit cri. Renn se réveille en sursaut.
Richard : Tout va bien. C’est juste un hibou qui fait entendre sa complainte. Comme le fait le hibou.
Renn : Tu as encore mal ?
Richard : J’ai envie de dire non mais tu sais que je te mentirais.
Renn : C’est de ma faute, tout ça, encore ? Si je ne t’avais pas retardé en insistant pour cueillir des mures et en poussant des cris. Pourquoi tu ne me détestes pas ?
Richard : Si tu savais ce que j’ai pu en faire voir à mon père quand j’avais ton âge.
Renn : Pourquoi tu ne lui dis pas ce que tu éprouves pour elle ?
Richard : C’est compliqué. Tu comprendras quand tu seras grand.
Renn : Non, ce n’est pas si compliqué. Tu as seulement peur qu’elle n’ait pas les mêmes sentiments. Tu n’as aucune raison d’avoir peur. Elle ressent exactement la même chose.
Richard (surpris) : Pourquoi ne me dit-elle rien alors ?
Renn : J’en sais rien. Enfin, si, je le sais. Mais j’ai l’impression que ça ne tient pas debout. Ca à voir avec ses pouvoirs. Elle aurait peur de te faire mal.
Kahlan (se réveille) : Pourquoi n’es-tu pas couché ?
Richard : Je n’ai pas sommeil.
Kahlan : Et toi ? Tu devrais dormir aussi.
Renn : Je n’arrive pas.
Kahlan se lève et s’approche de Renn.
Kahlan : Allez, Renn. Il faut que tu dormes. Une longue marche nous attend demain.
Elle lui chante une berceuse et Renn s’endort.
Le lendemain, Richard, Kahlan et Renn ont repris la route.
Richard (à Renn): Les ours sont passés ici. Deux d’après leurs empreintes. Tu vois. Ils se sont frotté le dos contre cet arbre.
Renn : Est-ce qu’ils sortent dans la journée ?
Richard : Euh, pour manger les enfants.
Renn : Pourquoi on doit aller à Thandor ? Rien ne nous y oblige. Après tout, je peux rester avec vous.
Kahlan : Non. C’est impossible. C’est trop dangereux.
Renn : Mais moi, je n’ai pas peur. Et je pourrai vous apporter une aide précieuse.
Richard : Oui, c’est vrai. Tu nous aiderais. Mais il faut qu’on te tienne à distance de Rahl.
Renn : Evidemment. Parce que c’est lui que je pourrai aider. Et ça ne serait pas une bonne chose pour vous.
Kahlan : C’est loin d’être l’unique raison.
Renn : T’en fais pas. Je comprends, allez.
Quelque part
Masslar (chantonne) : Puisque les ombres ont chassé la lumière et que nous sommes esclaves d’un tyran (il reçoit un coup de fouet). Puisque qu’il domine guerre, peur et les querelles. Le Sourcier brisera notre carcan. (Reçoit un autre coup de fouet).
Capitaine Asghar : Tu chanteras comment quand on t’aura coupé la langue ?
Masslar : Quand il brulera nos cités viendra le Sourcier pour les sauver.(Troisième coup de fouet) Puisque les hommes devant Darken Rahl se prosternent. Le Sourcier brandira son épée souveraine…
Le capitaine Asghar donne un coup de pied à Masslar qui s’étend sur le sol.
Masslar : Puisque les choses sont noires et qu’il n’y a plus d’espoir et de victoires…
Le capitaine Asghar lui donne un coup de poing sous le regard de Zedd.
Masslar (continue) : Puisque que meurt le printemps sous le froid…
Le capitaine lui donne un coup de pied sur le visage.
Masslar : Attendez, le Sourcier viendra…
Capitaine Asghar : Changement de programme. Demain quand je ferai mon rapport à Darken Rahl, je lui dirai que j’ai pris l’initiative de faire écorché vif le traitre. De l’attacher à un poteau au bord de la route où tous les passants pourront voir les corbeaux festoyer de ses yeux. Et qu’il leur servira d’exemple.
Masslar (à Zedd) : Il faudra que ma dernière vision de ma vie soit celle d’un sorcier félon qui exulte devant ma mort. Quel est ton prix ? Hein ? Tu as perdu ta langue ?
Zedd : Les temps sont durs pour tout le monde.
Masslar lui crache aux pieds.
Sur le chemin de Thandor, un cavalier surgit derrière Richard et ses amis.
Le cavalier : Arrêtez ! Au nom du conseil d’Obregon.
Une voix d’homme : Renn ! Renn !
Renn : Père !
Le père de Renn : J’ai su que tu me cherchais en passant près de notre ancienne maison. Je n’osais y croire. On a presque tué nos montures pour te rattraper.
Kahlan : Nous savons que vous l’avez vendu.
Le père de Renn : C’est une rumeur répandue par ceux qui l’ont enlevé. C’est un mensonge.
Richard : Vous êtes devant une Inquisitrice. Vous ne prendrez l’enfant que lorsque vous lui aurez répondu.
Le père de Renn : Renn ! Dis-leur ! Regarde-moi dans les yeux et dis-leur que je te cherche sans relâche, jour et nuit, depuis cinq longues années.
Renn (se retourne vers ses amis) : Il dit la vérité.
Le père enlace son fils.
Le père de Renn : Qui que vous soyez, je vous remercie d’avoir ramené mon fils.
Kahlan : Votre fils court un grand danger. Son don fait de lui une proie. Il doit être aidé. Il devrait passer quelques années auprès des Sœurs de la Lumière.
Renn : Je pars avec lui. C’est mon père, Kahlan.
Le père de Renn : Viens mon fils. Ne perdons pas plus de temps. Nous avons un long voyage devant nous.
Renn lance le sac à dos à Richard.
Le père de Renn : Merci, conseiller.
Sur la monture, Renn entoure ses bras autour de la taille de son père. Richard et Kahlan les regardent s’éloigner.
Richard : Il faut rejoindre Zedd.
Le père de Renn conduit son fils directement vers la garnison d’Haran.
Un soldat d’Haran : La marchandise est vite livrée. C’est comment ça que Darken Rahl conçoit les affaires.
Renn (à son père): Finalement, tu m’as rendu service. J’avais prévu de me mettre au service de d’Hara. Alors, merci, père.
Le père de Renn : Ce n’est pas parce que j’ai épousé ta mère que je suis ton père. Je n’aurai pas pour fils un phénomène de foire. (Le soldat lui tend la bourse pleine de pièces d’or et fait descendre Renn du cheval). J’aurais pu te revendre à tes compagnons de voyage mais de nos jours, il n’y a pas meilleur payeur que Darken Rahl.
Renn : Il aurait été prêt à payer trois fois plus pour m’avoir. Tu aurais dû être plus gourmand.
Son père part.
Le soldat d’Haran (lui montre la roulotte): Spécialement aménagée pour toi. Tu veux quelque chose ?
Renn : Du faisan servi avec la sauce aux mûres.
Le soldat d’Haran (à un autre soldat) : Apportez-lui ce qu’il réclame. Ensuite, on file à notre lieu de rendez-vous. Le seigneur Rahl s’impatiente.
Richard et Kahlan se pressent de rejoindre Zedd.
Richard : A quoi penses-tu ?
Kahlan : Si Renn était là, tu n’aurais pas à le demander.
Richard : En fait, je le sais. On pense à la même chose. On n’aurait pas dû le laisser partir.
Kahlan : Il a lu dans les pensées de son père. Il ne l’aurait pas suivi s’il avait vu une tromperie.
Richard : Je ne suis ni télépathe, ni inquisiteur et je ne sais toujours pas quand on me ment mais au fond de moi j’ai le sentiment que cet homme voulait nous tromper.
Kahlan : Tu es sûr que tu ne dis pas ça parce- que Renn a touché ton cœur ? Comme il a touché le mien.
Richard : C’est possible. Mais je n’arrête pas de penser à lui.
Ils se consultent du regard et parcourent en courant le sens inverse du chemin.
Quelque part dans les bois, Masslar est attaché à un arbre. Un soldat d’Haran munitd’une hache s’apprête à le décapiter sous l’ordre du Capitaine Asghar. Zedd intervient.
Zedd : Non, arrêtez !
Le capitaine Asghar : Pourquoi ?
Zedd : Il est protégé par un sortilège très puissant. Celui qui le tuera, subira d'innombrables tourments. Peut-être que même en mourra-t-il ?
Le capitaine Asghar : Ce sera pour Argoth, un honneur de prendre ce risque. (A Argoth) Allez !
Masslar fixe Zedd du regard et avant que la hache ne touche sa gorge, Zedd d’un geste discret le métamorphose en un corbeau. L’oiseau prend s’en envol.
Le capitaine Asghar : Abattez-le ! Tuez-le ! (A Zedd) C’est vous qui avez fait ça.
Zedd : Moi ? Je vous avais bien prévenu qu’il était envouté.
Le capitaine Asghar : Un sortilège stupéfiant et un grand sorcier au même endroit, au même moment. Coïncidence, vraiment ? Mais qui suis-je pour juger de la véracité de pareilles questions ? Laissons-ça à Darken Rahl. (A ses soldats)Attachez-lui les mains. Sans elles, sa magie n’opère pas.
Sur le chemin, Richard et Kahlan croisent le père de Renn.
Richard : Où est Renn ?
Le père de Renn : Ça, ça ne vous regarde pas !
Richard (dégaine son épée): Dites-moi où il est.
L’homme aperçoit le bras blessé de Richard, ricane et pousse son cheval au galop mais le Sourcier sectionne la sangle de la selle avec son épée. Le cavalier tombe. Richard le maintient au sol avec son pied et saisit la bourse.
Richard : Vous l’avez vendu, n’est-ce pas ?
Kahlan : A ceux d’Haran !
Le père de Renn : C’était seulement mon beau-fils !
Kahlan (empoigne son cou): C’est une excuse ?
Richard : Non ! Ne fais pas ça ! Il n’en vaut pas la peine ! Prend-lui juste sa bourse. C’est tout ce qui lui importe.
Kahlan : Ils sont allés dans quelle direction ?
Le père de Renn : Vers le sud.
Richard (le menace de son épée): Si jamais tu tentes de revoir ce petit, je t’embrocherai comme un porc.
Richard et Kahlan courent sur le chemin indiqué par le père de Renn quand Kahlan aperçoit les fleurs blanches.
Kahlan : Regarde !
Richard : Zedd suit la même route que Renn.
Kahlan : Oui.
Pendant ce temps dans la roulotte, Renn déguste son plat favori. La roulotte stoppe. La porte s’ouvre et Renn sort.
Le capitaine Asghar : Content de te revoir, télépathe. Tu as vécu une drôle d’aventure.
Renn : Que voulez-vous que je fasse pour vous ?
Le capitaine Asghar : Regarde bien cet homme et dis-moi qui il est, ce qu’il veut et surtout avec qui il travaille.
Renn voit un vieil homme, bâillonné et attaché. Le jeune garçon s’avance vers lui et sonde son esprit.
Le capitaine Asghar : Dis-moi la vérité. Je te le conseille.
Renn : Je vois .. que c’est un espion.
Le capitaine Asghar : Je m’en doutais.
Renn : Ce qu’il veut c’est assassiner Darken Rahl.
Le capitaine Asghar : Ca, je l’aurais deviné.
Renn : Mais ce que vous n’auriez pas pu deviner c’est avec qui il est en cheville.
Le capitaine Asghar : Et avec qui, s’il te plait ?
Renn : Lui.
Le soldat d’Haran : Quoi ? Il ment ! Je vous le jure, je n’ai jamais vu ce sorcier avant.
Renn : Vous pouvez aussi jurer que vous n’avez pas un flacon de vin bien caché dans votre botte gauche ?
Le capitaine Asghar : Du vin ! Pendant le service !
Le soldat : D’accord ! Donnez-moi mes dix coups de fouet mais je jure sur la tête de ma mère, je ne connaissais pas ce sorcier.
Renn : C’était inutile. Tout était organisé … (Il désigne un autre soldat) par lui.
Le capitaine Asghar : Calgor est mon meilleur ami depuis l’enfance. J’ai toute confiance en lui. Il est comme un frère..
Renn: Demandez-lui donc à votre frère ce qu’il faisait avec votre femme quand vous étiez en manœuvre le mois dernier. (Le capitaine Asghar se retourne vers Calgor et lui donne un uppercut.) Ca ne changera rien. A moins que vous ne fassiez de même avec lui, et lui, et lui. Ils sont complices du Sourcier.
Le capitaine Asghar : Qu’on les arrête tous !
Le groupe de soldats d’Haran, divisé en deux camps, se bat en eux.
Zedd (A Renn) : Dépêche-toi ! Si tu dégages deux doigts, je réussirais … (Renn s’exécute sans tarder mais le capitaine Asghar le voit). Dépêche-toi !(Le capitaine Asghar brandit son épée sur Renn)
Richard : Non, Renn !
Richard et Kahlan se joignent au combat. Le capitaine Asghar se bat avec le Sourcier tandis que Kahlan coupe les liens de Zedd. Le capitaine Asghar s’acharne sur la blessure de Richard. Ce dernier lève son épée sur le capitaine mais deux soldats interviennent, désarmant le Sourcier. Le capitaine Asghar profite de ce moment pour le pousser. Richard tombe tandis que le capitaine ramasse l’épée, prêt à en faire usage sur Richard. Soudain, un jet de flammes enveloppe le corps du capitaine Asghar. Richard se relève et rejoint Kahlan.
Kahlan : Renn ! Si tu as lu dans les pensées de ton père, pourquoi l’as-tu suivi ?
Renn : J’ai vu que qu’il allait vous tuer si je restais. J’ai vu qu’il attendait plusieurs complices qui devaient le rejoindre. Des hommes armés de grands couteaux. (A Zedd) Ensuite, j’ai vu que vous étiez leur ami.
Kahlan et Richard serrent le jeune garçon dans leur bras.
En direction de Thandor.
Richard : Et ça ce sont des traces de quoi ?
Renn : Un renard. Argenté, vu la taille de ses empreintes.
Richard : Excellent !
Kahlan : Allez ! Assez de nature pour aujourd’hui. Et passons à l’Histoire. Cite-moi les premiers sorciers d’Aydindril, en commençant par Elenath.
Zedd : Oh ! Laisse-le un peu tranquille. Si tu lui en apprends tellement à la fois, le pauvre enfant ne pourra rien retenir.
Richard : Parce que vous, vous m’avez laissé tranquille un instant, peut-être !
Kahlan s’approche vers un mur rocheux.
Kahlan : On y est !
Richard : Où ça ?
Kahlan: A Thandor. Wildranath, Galadrahn.
Le mur rocheux s’ouvre en deux, laissant apparaitre un passage de l’autre côté où un paysage magnifique accueille les voyageurs. Kahlan s’avance et saisit une cordelette où elle fait tinter la petite cloche. Suivie par des enfants, une femme arrive et Kahlan se jette dans ses bras.
La femme : Bienvenue, Renn. Nous t’attendions tous avec une grande impatience.
Renn : Mais comment avez-vous… ?
La femme : Henri. (Elle lui présente le garçon) Henri sait toujours ce qu’il va se passer longtemps avant que ça n’arrive.
Kahlan : On doit se quitter, maintenant.
Renn : Non, je ne veux pas. Je veux rester avec vous trois.
Kahlan : Quand les Contrées du Milieu seront libérées, je te promets qu’on reviendra.
L’inquisitrice serre Renn dans ses bras.
Renn (lui murmure à l’oreille) : Dis-lui ce que tu ressens pour lui. Tu verras, ça ira. (Il se retourne vers Richard) Désolé de t’avoir donné un coup de pied où tu sais.
Kahlan : Les parois se referment.
Richard : N’oublie pas, la mousse pousse du côté des arbres exposés au nord et les vaches se couchent lorsqu’il va pleuvoir. Et tout ira bien pour toi. Quoi qu’il arrive. (Il serre Renn dans ses bras) Allez !
Renn pénètre de l’autre côté, jetant un dernier regard à ses amis au moment où les parois se referment derrière lui.
Richard (pensif) : Eh, bien. Si un jour, on devient parents, on aura une petite expérience.
Gênée, Kahlan le regarde lorsqu’un corbeau survole la tête de Richard.
Richard : Eh ! Ouste ! Allez ! Va-t’en !
Zedd : C’est comme ça que tu traites un de mes amis ?
D’un geste de la main, Zedd redonne l’aspect humain à Masslar.
Masslar : Merci sorcier. Je n’aurais pas dû douter de vous.
Zedd : Il y avait largement de quoi, je trouve. Et j’espère que tu as bien profité de tes ailes. Tu n’auras sans doute jamais plus l’occasion de voler, ce sortilège ne marche qu’une fois sur mille.
Masslar s’approche vers Richard. Il s’incline et met son bras sur sa poitrine.
Masslar : Longue vie au Sourcier.
Richard (Hoche la tête) : Longue vie à vous aussi.
Masslar : Je vous aiderai dans votre lutte contre Rahl, autant que je pourrai et où je sois. Mais d’abord, je dois m’assurer que ma famille est saine et sauve. Je peux seulement vous donner les informations que j’ai entendues au fort. Darken Rahl a envoyé deux cents hommes dans la ville de Kelabra pour une mission de la plus haute importance.
Masslar s’incline de nouveau, portant son bras à sa poitrine et les quitte.
Kahlan : En route pour Kelabra.
Zedd : Il y a qu’un seul petit problème. Kelabra a été détruite lors de l’éruption du mont Mariah, il y a deux mille ans. Elle a été ensevelie et a disparu sous des millions de tonnes de roches.
FIN